Semaine 9 : Les Nadas manquent d'inspiration

— proposé par groucho

— proposé par Roy Neary

Decouvrir en 1989 "la dernière tentation du christ", quand on habite en province, tenait du parcours du combattant. Aprés l'attentat qui avait coûté la vie à une personne dans un cinéma du Boulevard Saint-Michel, ainsi que de nombreuses lettres de menaces de bigots terroristes qui promettaient l'enfer, la plupart des cinémas avaient retiré le film de leur affiche, ou refusaient nettement de le diffuser. Par chance, seul un cinéma à une trentaine de kilomètres de chez moi le passait, alors que sur plus de 200 km à la ronde les autres avaient refusé, soit volontairement , ou soit par ordre municipale, car risque d'attentats...Pourtant quand on  voit le film, on se dit qu'évidemment ces gens ne savaient pas de quoi ils parlaient, car on ne peut pas parler d'un film blasphématoire. Mais j'y reviendrais...

Donc, avec ma mére, qui voulait faire son hérétique sur le retour (on n'est franchement athée par chez nous), nous partons à la découverte du cinéma Vox de Montignac (là où on trouve les premiers tags de kairas, dans la grotte de Lascaux). La premiére impression sur place fut la consternation, car en lieu et place du cinéma, nous nous retrouvons dans un grand bar d'habitués. Il y avait bien l'affiche du film sur la porte, mais aprés rien, pas de caisse, pas de portes, juste 2 pastis et un billard. Aprés s'être fait reluquer, la paupiére avinée, une trentaine de fois, nous demandons la direction du cinéma. Le patron trés sérieux, nous dit "c'est ici". Bon ok, on prends 2 places. J'entends un mec, le menton sur le comptoir rigoler. Je lui met un taquet sur son tabouret, et l'ambiance se détend. Le patron nous indique une petite porte verte, référence peut être à un film avec Marilyn Chambers. Et là surprise, on se retrouve dans un cinéma à la Eddy Mitchell, trés grand, en velours bleu foncé partout, avec des siéges raides et durs, mes fesses s'en souviennent encore (malgré les apparences aucune référence sexuelle dans cette phrase). On était 3, dont un copain de lycée, qui allait devenir, 10 ans plus tard, un colocataire pénible. Je dois dire que tout cela nous avait mis dans d'excellente dispositions, et nous a permis d'apprécier le film objectivement (en gros on avait oublié que l'on allait voir un film blasphématoire). Il questionne la foi des apotres, et s'interroge sur la part d'humanité de Jesus par rapport au divin. Houlà, c'est pas bien ça, rien que de l'écrire ça me donne envie d'aller à une manif de l'UMP... Scorsese, et Shrader au scénario (des gens peu croyant, quoi...), rendent Jesus accessible, en s'éloignant des représentations ébahies que l'on a pu voir jusqu'à présent (excepté "la vie de brian" of course). Ils recherchent une vérité dans la retranscription de l'époque. Ici, pas de musique avec choeurs d'angelots, pas de halo autour de jésus, pas de croyants en transe qui ont compris sa divinité avant tout le monde, juste un regard neuf. Il en résulte une fiévre, un engagement artistique et humain qui m'a laissé sans voix bien aprés le film. Certaines scénes ne sont pas trés réussi, comme le buisson ardent. Mais d'en faire une scéne à la Mélies, avec effets spéciaux en "direct", en dit long sur les intentions du réalisateur, qui traite certains miracle comme une hallucination .

Pour revenir à la thématique de la manche, le film est interprété plus qu'adapté d'un livre de Nikos Kazantzakis. L'ouvrage est plus dense, et prends plus de directions,  mais le film dans son questionnement rejoint Kazantzakis.

— proposé par Blackula

— proposé par Xavier

Ce film de Tony Randel réalisé en 1995 est l'adaptation du célèbre manga de Tetsuo Hara (dessin) et Buronson (scénario). Alors soyons clair, c'est est un pur nanar ! Commençons tout de suite avec ce formidable comédien -hum, hum- qu'est Gary Daniels, qui est aussi expressif qu'une endive quand il joue la comédie qu'il est doué quand il s'agit de tataner les bad guys ! Enchaînons sur les autres comédiens qui, soit s'ennuient comme jamais (Melvin Van Peebles, Malcolm Mc Dowell), soit en rajoutent à mort (Chris Penn, Costa Mandylor). Continuons avec les décors "qui auraient pu" mais vu le budget riquiqui, bin, ça fait bien kitch. Mais alors... Que reste-t'il ? Et bien pas grand chose, mais ce mélange me rappelle les bisseries italiennes des années 80 qui m'avaient enthousiasmé quand j'étais jeune -Raaah, 2019 après la chute de New York !!!-, et puis n'oublions pas que le manga lui-même reprenait déjà la plupart de ces éléments (un héros inexpressif, des graphismes grossiers, des dialogues neuneus, etc...). Perso, le seul vrai problème que j'ai avec ce film, car oui, je l'aime bien, c'est la censure qu'il a subit (certes, les têtes et les corps explosent, mais souvent hors champs), si le film avait été aussi trash que le manga d'origine -car le dessin animé avait déjà été édulcoré-, nul doute que le film aurait eu un meilleur accueil. Allez, hop, tous en coeur pour faire une pétition pour avoir le director's cut ! ...ou pas.

— proposé par L'Etranger

— proposé par groucho

Troisième long métrage du trés eclectique et prolifique Michael Winterbottom (le temps de finir ce commentaire il a déjà fini 3 long-métrages), "Jude", malgré quelques coquetteries esthétiques pas trés justifié (le noir et blanc du début sur la question) reste son meilleur film. Vu que j'en ai vu que 4 sur ...pas mal (je vous laisse compter), évidemment mon avis n'est pas trés objectif. Cette adaptation de Thomas Hardy reste saisissante par la beauté de ses images mais aussi par la cruauté de son récit. Je défie quiconque de rester insensible au dénouement , qui me laisse encore sans voix, les larmes dans les yeux, 17 ans aprés sa première vision.

— proposé par Blackula

Adaptation du roman de René Havard, Un taxi pour Tobrouk compte parmi mes films cultes personnels, pas forcément pour ses dialogues pourtant savoureux, mais surtout parce qu'il y a Lino Ventura, que c'est un des meilleurs rôles de "Bibi", et pour la photo, magnifique.

— proposé par Zuul

— proposé par L'Etranger

— proposé par Xavier

— proposé par Roy Neary

Ah, chers cinéphiles non initiés au cinéma asiatique, je vous aurais torturé avec mes films proposés !

Découvert sur l'une des chaînes du bouque "OCS", ce film d'animation japonaise m'avait très agréablement surpris. Ode à l'écologie et au respect de la nature, voici un film pour enfants intelligent et pouvant parfaitement convenir aux adultes (comme moi !).

"Ah, encore une capture de pied" ont dû penser certains ! Oui, mais c'est un pied qui bute sur un "objet", et permet de lancer véritablement l'histoire. D'ailleurs il me semble que beaucoup d'équipes ont trouvé le film dès cette première capture.

Pour la seconde, j'ai choisi les samouraïs de l'introduction histoire de vous mettre sur une fausse piste, avant la 3ème capture qui présente toute la famille accueillant "Coo", qu'on voit ici assis de dos à table.

— proposé par zemat

Pourquoi Coup de torchon ?
Parce que tout film avec Jean-Pierre Marielle, demi-dieu vivant.
Parce que Noiret.
Parce que adaptation du grand Jim Thompson et roman culte dans la Série Noire (n°1000, pour les amateurs).
Pour la petite histoire, le titre original du bouquin est Pop. 1280. D’où l’idée de Jean-Bernard Pouy (un demi-dieu lui aussi) d’écrire son 1280 âmes, où son héros, libraire, enquête sur ces 5 âmes supprimées.

 

— proposé par Zuul

Découvert avec la sucrerie Kamikaze Girl, Tetsuya Nakashima après ses débuts très colorés passe à la vitesse supérieure avec ce film d'une froideur implacable, on pourra lui reprocher des excès esthétisant pour accompagner cette sombre histoire de vengeance scolaire, mais le film est magnifique et laisse le spectateur sur le carreau devant tant de noirceur.

— proposé par Rocka

— proposé par groucho

Certains films sont très attendus, et leur appréciation varie sensiblement selon ce degré d'attente. D'autres arrivent de nul part et font l'effet d'une bombe.

"Incendies" fait partie des films de la seconde catégorie, ceux qui vous secouent sans que vous ayez vu venir la vague.

Membre du forum de DVDClassik depuis 2010 (après avoir passé quelques années sur celui de DVDrama), je surveille assez régulièrement le topic des notes données aux films sortis au cours d'une année.

Et c'est avec surprise que début 2011 j'y ai vu ce petit film québécois bénéficier d'excellentes notes au fil des semaines, ce qui m'a poussé à aller le découvrir.

Bien m'en a pris car je me suis pris une grosse baffe en pleine poire. Depuis je suis devenu un de ses ardents défenseurs, poussant mes amis à le voir tout en tentant d'en raconter le moins possible.

Bref, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de le découvrir, je ne puis que vous le conseiller très fortement. Attention, le blu-ray anglais s'adresse aux anglophones car le film est multilingue et les parties en arabe ne sont sous-titrées qu'en anglais.

La 1ère capture se déroulait au début du film, dans la salle de classe où travaille Jeanne. La 2nde présente l'acte fondateur du film, tandis que la 3ème montrait clairement les jumeaux chez le notaire également au début du film.

— proposé par zemat

— proposé par Xavier

Fortement marqué par sa formation de documentariste, le style de Greengrass laisse rarement indifférent, Bloody Sunday était une sorte d'apothéose de la première période de sa carrière et je dois avouer que même si j'aime beaucoup ce film je n'aurais jamais imaginé la transition qu'il a effectué vers la film d'action.  Guère fan du premier opus de la série réalisé par Douglas Liman, j'ai pris une bonne baffe a la vision de cette suite toujouradaptée de l'œuvre de Ludlum, la caméra épaule et le montage ultra rapide que d'aucun considère comme épileptiques démontre une maîtrise incroyable de l'espace et a plongé le film d'action Hollywoodien pour le pire et le meilleur. 

— proposé par Rocka